De la méditation traditionnelle à la « pleine-conscience » : De l’orient à l’occident

L’esprit méditation, c’est tous les jours. Il prend cependant, parfois, une forme différente. Ce vendredi 13 mai n’était pas tout à fait comme les autres au cœur de Marseille. En effet, l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille, le service du Pr lançon et l’association solidarité réhabilitation qu’il préside, avaient réservé une belle rencontre entre le Lama Jigme TSEWANG et un public éclectique. Cette conférence a rempli toutes ses promesses en constituant un avant-goût du congrès médecine et mindfulness organisé par le même comité en juin.

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L’histoire d’un homme :

Responsable bouddhiste d’origine népalaise, dont le village fut fortement impacté par le tremblement de terre d’Aout 2015, Jigme TSEWANG est donc venu partager un peu de son temps. C’est ainsi, qu’il se sert de son histoire personnelle pour illustrer comment la méditation, cet art de maîtrise des pensées, a été centrale pour lui. Il revient avec beaucoup d’humour sur des moments douloureux et essentiels de sa vie qui ont constitué, pour lui, autant d’opportunités d’expérimenter la méditation.

L’histoire d’une rencontre avec l’occident :

Bien que de tradition bouddhiste, Jigme TSEWANG n’a quasiment pas abordé cette tradition. Cela rappelle ainsi, que la méditation n’est pas l’apanage d’une religion ou d’une discipline, mais bien un outil parfaitement intégrable et utilisable à la recherche d’un mieux-être, d’une meilleure compréhension de soi et des mécanismes de la pensée. C’est ainsi que le Lama a collaboré à des études neuroscientifiques américaines sur la « mindfulness » ; celles-là mêmes qui ont démontré l’intérêt de la méditation et son impact sur les mécanismes potentiels de guérison issus du cerveau.

L’histoire d’une pratique millénaire :

Au final, après une intervention comme celle-ci, il est bon de se rappeler que la méditation est avant tout un art : l’art de l’instant présent. C’est ainsi que Jigme TSEWANG n’hésite pas à affirmer que la méditation n’existe pas. Il signifie ainsi, toute la difficulté à immobiliser la pensée, seule porte d’accès à ce présent à la fois éternel et fugace qui nous échappe. Dès qu’une pensée se présente, nous ne sommes plus « ici et maintenant ». Il s’agit d’exercer une attention constante qui nous ramène au plus près du vécu de la vie, et non à la seule idée de celui-ci.

La méditation, c’est aussi l’histoire de pratiques multimillénaires et qui n’ont finalement quasiment pas changées, ce que nous pouvons envisager comme un gage de leur efficience pratique au cours des âges.

L’histoire d’une proposition :

La « pleine conscience », propulsée dans le monde médical par le désormais célèbre Jon KABAT-ZINN (Médecin, auteur de « Au cœur de la tourmente, la pleine conscience », décrivant la méthodologie de la méditation « pleine conscience »), s’inscrit aujourd’hui sous la forme d’un protocole.

Ce n’est pas la proposition de Jigme TSEWANG ce vendredi. Une parenthèse méditative épurée, centrée sur sept points du corps, puis un maintien d’attention au souffle au plus près de l’instant présent, sans artifice ni analyse. Le protocole nécessaire aux études scientifiques et la tradition, une rencontre improbable qui a pourtant eu lieu avec le succès qu’on lui connait aujourd’hui.

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De la pratique et des conférences sont proposées les 03 et 04 juin 2016 prochains lors du congrès dont voici l’affiche et auquel je vous convie volontiers :

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Information et programme sur le site de l’association solidarité et réhabilitation :

http ://www.solidarite-rehabilitation.org/

 

Mathieu CHARON

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