Maladies « physiques » et psychologie

Ayant exercé à l’hôpital, j’ai développé un regard spécifique aux problématiques rencontrées par les personnes souffrant de maladies aiguës ou chroniques, à leur entourage, ainsi qu’au personnel soignant. Sur le plan psychologique, le contexte hospitalier est souvent difficile à investir pour un travail sur soi. Alors même que la maladie peut le rendre nécessaire.

L’hôpital est rarement vécu comme sécurisant. En effet, le dérangement est régulier, pour ne pas dire constant, car beaucoup de professionnels différents se succèdent. Il est, dans ces conditions, difficile d’établir une continuité dans l’investissement nécessaire à un travail ou un accompagnement psychologique.

Sous le poids des efforts à fournir

Dans la vie, l’intrusion des maladies graves entraînent des bouleversements importants auxquels il est souvent difficile de faire face seul. La connaissance des traitements médicaux comme les chimiothérapies et leurs nombreux effets secondaires notamment sur le plan psychique constitue un élément important à prendre en compte. En effet, des troubles psychologiques spécifiques peuvent apparaître en lien avec ceux-ci. La consultation conduit à une libre expression des difficultés rencontrées et ressenties. Son but est d’orienter la personne vers une meilleure compréhension de soi, tout en intégrant cette expérience douloureuse à son histoire personnelle.

Faire partie de l’entourage d’une personne malade peut être difficile à appréhender. Il n’est jamais facile de recevoir la souffrance de l’autre. Etre aux côtés d’une personne malade c’est aussi être confronté soi-même à des questionnements. Il peut y avoir une grande souffrance psychologique qui s’installe et qui induit une grande fatigue. Ceci est parfois nommé « syndrome d’épuisement de l’aidant ». L’espace de la consultation permet de voir plus clair et de comprendre ce qui se joue dans cette confrontation indirecte aux maladies. Ce nouveau regard permet d’accompagner de façon plus pertinente la personne malade, en se dégageant de ses problématiques personnelles légitimes dans ces circonstances.

Je n’oublie pas l’ensemble du personnel de soin au contact quotidien avec les maladies, la mort etc… Comme pour l’entourage, tout ceci laisse des traces et nous nous y accommodons chacun à notre façon. La consultation d’un psychologue clinicien peut apparaître comme un bon outil pour faire face à des difficultés légitimes pour ne pas dire incontournables dans un milieu professionnel aussi exigeant.minotaure

Enfin, voici quelques problématiques que l’on retrouve souvent à travers l’expérience de la maladie que ce soit pour la personne malade, son entourage ou le personnel de soin : les troubles anxieux et dépressifs, la tristesse, les fluctuations de l’humeur, les troubles du sommeil, les difficultés relationnelles, l’identité fragilisée, les troubles de la personnalité, les crises d’angoisse, l’image de soi mise à mal, les troubles de la mémoire, la perte d’autonomie, sentiment de solitude, l’isolement social, accompagnement des enfants etc…